C’est dès aujourd’hui 4 janvier 2008 – comme annoncé par le dernier Conseil communal – que le projet de révision du Règlement Communal d’Urbanisme (RCU) est soumis à enquête publique, l’ancien datant de 1994. Lors du Conseil communal du 19 décembre dernier, le Centre d’Etudes en Aménagement du Territoire (CREAT) a expliqué que « le nouveau RCU devait répondre aux nouveaux enjeux urbanistiques (la densification, avec ses conséquences sur l’accessibilité, la démographie), ainsi que l’arrivée du RER. Il s’agit de tenir compte de l’expérience acquise sur 10 ans, avec les habitats groupés, les nouveaux matériaux et les défis énergétiques ». Les prescriptions pour les haies ont déjà fait réagir le bourgmestre.
PROXIMITÉ n’a pas attendu ce jour pour étudier les 208 pages du projet, disponible depuis juillet 2007. Je suis donc intervenu lors du conseil communal de décembre pour faire part de notre point de vue sur l’utilité et la raison d’exister du RCU.
La révision du Règlement Communal d’Urbanisme est un document très important, car contraignant, au niveau de l’urbanisme. Il mérite un développement plus ample vis-à-vis des conseillers et une information adéquate de la population.
Pour PROXIMITÉ cette révision vient à point. Ce premier texte qui nous est présenté nous semble satisfaisant et bien adapté, mais il reste une série de points à préciser ou à amender.
Nous insisterons, tout particulièrement, sur la finalité du RCU. Ce dernier n’est pas uniquement un catalogue des règles à appliquer aux constructions en fonction des zones d’affectations de la commune, mais a comme objectif premier de donner aux habitants de Rixensart un cadre de vie de qualité. Cela sous-entend que la commune décide de conserver à Rixensart son statut de commune à caractère encore partiellement rural. Statut de plus en plus menacé par la demande croissante de logements qui exerce une pression foncière en constante augmentation d’une part et d’autre part, par la tentation de ‘reconvertir’ l’affectation d’une zone par une autre, comme passer de zone verte à zone d’habitat.
Le RCU doit établir clairement des règles de sauvegarde de ce caractère, en renforçant au maximum la protection des zones d’habitat en ordre semi-ouvert des noyaux anciens et de la zone d’aire différenciée rurale.
Deux pièges sont à éviter
– celui de la densification des centres et
– celui de la prolifération des immeubles à petits appartements destinés « à garder nos enfants dans la commune et aux personnes âgées de trouver un logement plus adéquat que leur ancienne grande maison ».
Cette densification et cette prolifération se font au détriment et du caractère de la commune et de la qualité de vie de ses habitants. S’il est normal de densifier les centres proches des moyens de communication, il n’est pas normal d’en faire des centres urbains. La Région wallonne ne dit pas autre chose.
S’il est normal que les jeunes et les aînés puissent rester dans la commune, il est tout aussi vrai que, s’il n’y a pas une contrainte communale possible, les immeubles à appartements qui fleurissent, déjà un peu partout, non par philanthropie mais par l’attrait de résultats financiers très élevés, ne résoudront pas le problème.
Comment les choses vont-elles se poursuivre ? Un mot d’explication : le 15 janvier, une réunion publique est prévue, puis le projet passera à la Commission Consultative de l’Aménagement du Territoire (CCAT) qui rendra son avis au Collège. Ensuite, le RCU sera soumis au vote du conseil communal puis devra être approuvé par le ministre avant d’entrer en vigueur, normalement en juin 2008.
Michel WAUTOT