Dominant un des quartiers de Bourgeois, le château d’eau de la chaussée de Wavre en impose. Qui plus est, il est vital vu qu’il alimente, en eau potable toute une région. Les badauds qui s’arrêtent devant ses grilles ne peuvent lui donner d’âge. Un panneau verdi par le temps les avertit : S.N.D.E. ENTREE INTERDITE. Un deuxième panneau affaissé les dissuade de transgresser les lieux : CHUTE DE PIERRES.
Les riverains savent que le château d’eau a été construit en 1959. Ils racontent que la Société Nationale des Distributions d’Eau (S.N.D.E.) a été dissoute en 1986 suite à la régionalisation de la compétence de l’eau et que la S.W.D.E (Société wallonne des Eaux) a pris depuis la relève.
Depuis que des opérateurs télécom ont été autorisés en 2000 à y installer des antennes, certains habitants l’ont rebaptisé le château d’ondes. Un récent avis d’urbanisme informait les riverains que la sprl Clearwire, active dans le segment Internet sans fil, avait introduit une demande de permis d’urbanisme pour y installer une série d’antennes, les inquiète à nouveau. Des réclamations ou observations écrites pouvaient être introduites entre le 5 et le 19 février.
Lors de la séance du Conseil communal du 19 mars dernier, Marie-Claire Dehant-Symens (LB-MR) a relayé leurs inquiétudes. Selon elle, peu d’habitants du quartier de l’avenue Révérend Père Pire avaient été informés par l’Urbanisme d’une demande de permis de placement de nouvelles antennes sur cette bâtisse. Elle se demande s’il est raisonnable d’ajouter encore sous les 12 antennes déjà placées, donc plus proche des habitations, une seconde ceinture d’antennes. Elle rappelle que, depuis l’an 2000, 400 signataires de ce quartier densément peuplé, se sont opposés aux permis. Où cela s’arrêtera-t-il ?
Michel WAUTOT (PROXIMITE) qui siège également dans la Commission Consultative de l’Aménagement du Territoire, fait observer que la CCAT avait adopté, en réunion plénière du 28 février, un avis négatif motivé. Cet avis a été transmis au Collège communal.
Philippe Lauwers (ECOLO) ajoute que la commune de Rixensart avait également émis un avis défavorable motivé. Pourquoi motivé ? Il explique que c’est la Région wallonne qui est compétente pour l’octroi du permis et que, si elle ne tient pas compte de l’avis motivé rixensartois, elle devra à son tour motiver sa décision et donc rassurer les habitants que ces antennes n’ont pas de conséquences néfastes sur la santé des personnes. Ce que personne ne peut prouver actuellement.
Dans ce dossier, nos élus font donc preuve d’une manœuvre juridique intelligente.
Eric de SEJOURNET