En tant que Conseillère du Centre Public d’Action Sociale pour PROXIMITÉ, je suis interpellée par le nombre croissant de jeunes de moins de 25 ans, et de jeunes filles seules avec enfants, qui poussent la porte de notre CPAS pour demander de l’aide. C’est un phénomène qui touche la Wallonie et Bruxelles !
En région wallonne, 12000 jeunes de moins de 25 ans (soit 1 jeune sur 25 dans la tranche d’âge des 18 à 25 ans) dépendent directement d’un CPAS. Ils représentent près d’un tiers des bénéficiaires du droit à l’intégration sociale :
– 970 euros par mois pour un chef de famille
– 725 euros pour un isolé
– 483 euros pour un cohabitant
Ce Revenu d’Intégration Sociale (RIS) lui est attribué à condition de bénéficier de revenus insuffisants et d’être disponible sur le marché du travail ou d’être étudiant.
Depuis 2002, la loi permet à des jeunes aux études de bénéficier de l’aide des CPAS jusqu’à 25 ans. Ces jeunes sont suivis par les assistantes sociales tant au niveau de leurs études que de leur recherche d’emploi. Ils ont accès aux services du CPAS pour autant qu’ils souscrivent à un Projet Individualisé d’Intégration Sociale (PIIS), un contrat dans lequel ils s’engagent à suivre une formation, à terminer leurs études, à décrocher un emploi…
‘L’esprit de la loi, c’est qu’il n’est pas question d’aider les jeunes sans leur demander une forme de contrepartie’, précise Philippe Defeyt, président du CPAS de Namur et coauteurd’une étude sur les Jeunes et les CPAS en Wallonie. Il est normal de leur fixer des obligations par rapport à la collectivité qui les soutient.
Au CPAS de Rixensart, un agent d’insertion propose aux jeunes de trouver des formations, de les aider dans leur recherche de travail en collaboration avec la Maison de l’Emploi.
30 % des jeunes en Wallonie n’ont pas achevé leurs études secondaires et arrivent sur le marché du travail peu qualifiés. C’est ce que je constate dans les dossiers des jeunes que nous traitons au Comité. Mon souci dans mon travail de conseillère au sein du Comité de l’aide sociale et surtout vis-à-vis des jeunes (qui vivent parfois des situations très difficiles), est de ne pas en faire des « assistés » mais de les aider à se réinsérer socialement et professionnellement. Mais ces douze derniers mois, je constate également que remettre les personnes au travail devient de plus en plus difficile. Les dossiers à suivre sont de plus en plus nombreux et complexes. Les personnes cumulent différents types de problèmes.
Malgré que nos assistantes sociales fassent un travail remarquable pour essayer de permettre à un maximum de personnes de vivre dans la dignité, j’estime qu’il faudrait, au CPAS de Rixensart, plus d’agents d’insertion. Et innover, en proposant du jobcoaching pour mieux les aider. En effet, beaucoup trop de jeunes ont décroché suite à des problèmes familiaux ou autres et ont des difficultés à se trouver immédiatement sur le marché du travail. Ils doivent pouvoir retrouver confiance en eux et dans leurs capacités, retrouver un biorythme. Un jeune évolue en fonction de l’image qu’on a de lui.
Pourquoi ne pas leur proposer une semaine de formation ou de jobcoaching et qui conditionne le revenu d’insertion ? On fait le point avec eux, où en sont-ils, quels sont leurs projets, que vont-ils mettre en place pour y arriver…. Tout en leur précisant que pour arriver à quelque chose dans la vie, il faut faire un effort !
Micheline MARION