Transformation et agrandissement de l’ancien presbytère Sainte-Croix

Projet Presbytère Sainte-Croix Rue de l'Eglise à Rixensart (Notre Maison) (1).jpg

Début avril 2017, la Commune de Rixensart annonça que la société Notre Maison avait introduit une demande de Certificat d’Urbanisme N° 2 (1) tendant à transformer et à agrandir l’ancien presbytère Sainte-Croix, sise rue de l’Eglise à Rixensart en vue d’y créer 11 logements à loyer modéré. La philosophie du projet est de valoriser le patrimoine historique de ce bâtiment en restaurant les 3 façades principales, et d’ajouter à l’arrière de la bâtisse une extension contemporaine adaptée au mode de vie actuel.

PROXIMITÉ relaie l’alerte lancée le 11 avril 2017 par Michel WAUTOT, conseiller communal Proximité et président de l’asbl Hommes et Patrimoine :

« Nous pensions pouvoir nous réjouir de voir ce dossier, que nous suivons avec la Commune depuis 2005, trouver une solution dans le cadre du processus de la Région wallonne qui permet la création de logements sociaux lorsque qu’une société wallonne de logements restaure un bâtiment ayant une valeur architecturale.

Hélas, l’avant-projet architectural du bureau ABR, proposé par la société Notre Maison, n’a plus grand chose à voir avec un aménagement réussi du territoire.

Depuis des décades deux conceptions de la restauration s’opposent. Celle de Viollet-le-Duc qui restaure et/ou agrandit à l’identique et celle qui veut marquer l’intervention de l’architecte-restaurateur par une architecture différenciée de l’ancienne. Cette seconde tendance, à la mode aujourd’hui, ne présente pas toujours des réussites. Pour nous c’est le cas dans le cadre de l’agrandissement du presbytère.

L’incrustation d’un cube recouvert de bois, dans un bâtiment datant de 1779 et repris dans « Le Patrimoine Monumental de la Belgique» (volume 2 – page 485), est sans doute une solution facile, mais porte atteinte, architecturalement et esthétiquement, tant au presbytère, qu’au château. En outre, il est manifeste que la notion de périmètre protégé autour d’un site classé, ici le château de Merode, patrimoine exceptionnel de Wallonie, a été escamotée.

Nous ne sommes pas systématiquement opposés à la rencontre entre deux architectures, mais pas n’importe où.

Nous ne pouvons que conforter la délibération du Collège du 22 mars 2017, qui considère que le permis ne peut être accordé en raison de :

– l’art.330-2°-11° et 12° du Code wallon de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme et du patrimoine ;

– des 10 dérogations, au Règlement communal d’urbanisme, concernant l’aire 4 rurale, en zone de protection paysagère :

1) profondeur du volume secondaire (bâtiment en bois) ;
2) largeur de la façade du volume secondaire ;
3) hauteur sous acrotère (muret en bordure de toiture) du volume secondaire ;
4) toiture plate du volume secondaire ;
5) maçonneries non traitées avec le même matériau ou la même combinaison de matériaux ;
6) bardage en bois de plus de 40% de la superficie des façades ;
7) emplacement de stationnement inférieur à un par logement ;
8) absence de citerne à eau de pluie de minimum 6000 litres ;
9) absence de local au dépôt temporaire des déchets ménagers ;
10) première chambre du premier et du second étage inférieure à 14m2

– des dérogations au règlement général sur les bâtisses:

1) accessibilité et usage des espaces et bâtiments ou parties de bâtiment ouverts au public ou à usage collectif par les personnes à mobilité réduite ;
2) absence d’emplacements de stationnement d’une largeur minimale de 3,30 mètres à proximité de la sortie du parking ou de l’entrée du bâtiment.

Nous considérons également qu’édifier 11 appartements dans cette zone où, tant dans le noyau ancien de Rixensart (rue de l’Eglise, Hautfenne…), en dehors de la zone de centre, que des quartiers proches, on ne trouve que des maisons unifamiliales ou au maximum des maisons de 2 à 3 logements, est inadapté et constitue un précédent dangereux.

Nous pensons qu’il y a parfaitement moyen de restaurer l’ancien bâtiment (ce qui est le point positif du dossier) et de l’agrandir de façon harmonieuse. Mais bien sûr cela suppose des contraintes architecturales et environnementales qui n’existent pas dans le cas de ce cube bardé de bois. Cube que l’on retrouve depuis des années dans la majorité des demandes d’extension, non pour sa qualité esthétique mais pour son coût moindre et son côté « vite fait-bien fait ».

Actuellement se termine le bâtiment de l’ancienne école de Genval. L’association Hommes et Patrimoine, avec la collaboration du Cercle d’Histoire et du Comité de l’avenue des Combattants, avait obtenu de refaire la façade à l’identique. Le bureau Bodart a très bien réussi l’intégration de l’ancienne façade dans le nouveau bâtiment. Il est donc possible de marier ancien et moderne.

Nous croyons que notre Commune a le droit d’avoir une architecture qui la valorise« .

PROXIMITÉ vous invite à participer à l’enquête publique en écrivant au Collège des Bourgmestre et Echevins – Maison communale – avenue de Merode 75 à 1330 Rixensart. Vous pouvez, vu le peu de temps qui reste, déposer votre lettre dans la boîte de la maison communale (porte en bois dans la façade latérale).

En cliquant ici vous trouverez un modèle de lettre préparé par Hommes et Patrimoine que vous pourrez adapter. Attention après le 18 avril 2017 les lettres ne seront pas prises en compte.



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(1) Un Certificat d’Urbanisme N° 2 a pour but de sonder la commune quant à un projet urbanistique. Le CU2 précède généralement la demande du permis d’urbanisme classique.

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